Dans la Loire, le musée d’art et d’industrie de Saint-Etienne met en lumière le savoir-faire stéphanois en matière de rubans, à travers une exposition temporaire intitulée Rubans de l’intime. Les dessous y sont dévoilés…et on peut même en enfiler certains…
Le musée d’Art et d’Industrie à Saint-Etienne dans la Loire propose une exposition temporaire consacrée aux dessous et intitulée Rubans de l’intime.
Cette exposition est à voir jusqu’au 14 novembre. Elle retrace l’histoire des dessous féminins et masculins à travers le prisme sociétal et sexuel.
La marraine de l’exposition n’est autre que Chantal Thomass. Dans ses défilés haute couture, elle avait remis les dessous sur le podium dans les années 1980.
Les sous-vêtements ont une fonction pratique, technique, esthétique et sociétale. Ils subliment le corps, assurent un certain confort. Les Rubans de l’intime retracent l’évolution des usages et de la perception du ruban dans les sous-vêtements du 19e siècle à nos jours, à travers des pièces exceptionnelles. C’est leur histoire qui nous est contée par le musée.
De la jarretière à la guêpière, en passant par le soutien-gorge et le string, le visiteur est embarqué dans un voyage à travers le temps.
Une cabine d’essayage est même à la disposition des visiteurs. Ils peuvent ainsi enfiler, à l’abri des regards, des chefs d’œuvre de compression enrubannée. Cet essayage leur permet de mieux se rendre compte de la gêne et d’en mesurer les contraintes.
Les sous-vêtements revêtent leur plus beau rôle
Objets de séduction, de fantasme, le sous-vêtement joue un rôle esthétique. Chantal Thomass avait remis les sous-vêtements sous les projecteurs des podiums dans les années 80. Jean-Paul Gautier, lui, s’est amusé à les mettre sur les chemises ou les t-shirt.
Auparavant cachés ou un brin dévoilés, ils ont fini par être crânement affichés, au fil des années et des modes.
De prestigieuses pièces ont été prêtées par de grands noms de la haute couture. Le visiteur pourra admirer des guêpières de Chantal Thomass, la robe corsetée de Jean-Paul Gaultier, les soutiens-gorge Cadolle, Lise Charmel ou encore Fifi Chachnill.
La lingerie Dior est également exposée tout comme la robe Maurizio Galante et le déshabillé Franck Sorbier.
Le ruban, un savoir-faire stéphanois
Le ruban est partout. Ainsi l’exposition raconte la façon dont les entreprises ligériennes ont participé à l’évolution des produits et du marché de la lingerie-corsetterie. Le savoir-faire stéphanois est mis en exergue.
Grâce à l’essor de la soierie lyonnaise, les rubaneries sont présentes à Saint-Etienne dès le XVIème siècle. Depuis elles se sont réinventées en se tournant vers le médical et le sport. Gibaud dépose sa ceinture de flanelle “reins au chaud” quand Thuasne devient un leader international dans la contention et l’orthopédie. Là encore, les industriels ont fait des prouesses en alliant la technique à l’esthétique.
“Aujourd’hui encore, 60% de la production nationale de rubans de santé est réalisée dans la région”, déclare à l’AFP Sylvain Besson, commissaire scientifique de l’exposition.
Un temps très sexués et très contraignants, désormais on enfile les sous-vêtements…comme des vêtements…en dévoilant ou pas sa personnalité.